J'ajoute que longtemps, on m’ a observé en plein air, parfois dans les prairies, plus souvent dans les champs, au moment des moissons. Vous vous souvenez que les céréales étaient coupées à la faulx, mais où est alors ma place?
Pourtant, je n’ étais pas un complément de luxe, inutile en ruralité, mais les faucheurs savaient m’apprécier, car j’ai contribué à faciliter le dépôt des javelles (gerbes) à chaque coup de faulx, comme à garantir une bonne qualité de la paille, alors très recherchée, couchée presque avec délicatesse.
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DESCRIPTION GENERALE DU JAVELIER
Pour comprendre cet outil, il faut essayer de se mettre dans la peau de nos anciens, en retenant quelques critères passés :
La productivité n’ était pas une fin en soi
La rentabilité n’ était pas au bout du chemin, ni pour l’ artisan, ni pour le paysan.
Pourtant l’ un comme l’ autre faisaient corps avec leur métier, et ils se vouaient à l’accomplir tant pour eux-mêmes que pour les leurs, dans le respect de traditions qui n’excluaient pas la recherche du mieux- faire ou du mieux-être. Le tout passait par une osmose, une capillarité avec leur environnement, au sens large, connu et respecté comme eux-mêmes ; ne soyez-pas alors surpris que si, de nos jours, le paysan est malgré lui un «industriel», et le veau un « produit », un simple outil comme le javelier se décrive avec un certain anthropomorphisme.
Si donc, dans le même esprit, le râteau possède des « dents », le javelier, lui est doté de « doigts » ; nous verrons qu’il n’en a pas forcément quatre ou cinq, mais ils sont de longueur variable et croissante. Vous observez aussi des vis, et un assemblage à la fois fragile et complexe!
Vous savez maintenant que le javelier sert en même temps que la faulx : il est au-dessus le l’outil de coupe, où il sera fixé.
Entrons dans le détail et voyons la suite!